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Le présent rapport de la Banque mondiale dresse un état des lieux des dispositifs déployés (ou sur le point de l’être) à travers le monde pour intégrer les émissions de CO₂ aux logiques économiques, et ce afin de les diminuer. Concrètement ces dispositifs consistent à rendre payante pour l’émetteur chaque tonne de carbone consommée, et sont principalement à l’initiative des États.

Les premières expérimentations menées en Pologne et en Finlande remontent aux années 1990. Si presque toute l’Europe régule les émissions de CO₂, on ne peut pas encore dire que ce soit la norme : seulement 20% des émissions mondiales de carbone se font aujourd’hui dans des zones « régulées », et les deux plus gros émetteurs de CO₂, la Chine et les USA, ne sont pas encore dotés de tels dispositifs à l’échelle nationale (la Chine le sera en 2020).

Le rapport identifie deux axes de progression pour rendre les systèmes de régulation plus efficaces. D’une part, il faudrait que les dispositifs en place couvrent plus de secteurs (le transport est très souvent « taxé », mais d’autres comme l’agriculture ne le sont quasiment jamais), et d’autre part le prix de la tonne doit augmenter : seulement la moitié des dispositifs en place appliquent une taxe supérieure à 10 dollars par tonne, alors que la High Level Commission of Carbon Pricing de la Banque mondiale estime qu’il faudrait être autour de 40 dollars par tonne pour tenir les objectifs fixés par l’accord de Paris. En France, on est plutôt en pole position avec une taxe à 55 dollars par tonne.

Pour finir, le rapport regrette que pendant qu’on essaye d’un côté de réduire les émissions de CO2 (les différentes régulations coûtent 82 milliards de dollars aux acteurs économiques qui y sont exposés), les énergies fossiles continuent d’être massivement subventionnées (230 milliards de dollars de subventions accordées par les pays du G20 en 2014).