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Avez-vous déjà vu des photos de l’immeuble Signal à Soulac-sur-Mer ? Construit en 1967 en surplomb d’une large plage, il se trouve aujourd’hui au bord d’une dune menaçant de s’effondrer. Sa carcasse abandonnée et ses propriétaires désespérés sont devenus emblématiques de la vulnérabilité des littoraux face à l’érosion côtière.

L’érosion n’est pas un phénomène nouveau, elle a depuis toujours lentement mais inexorablement façonné le trait de côte. Néanmoins, en raison de son accélération par le changement climatique (montée des eaux, épisodes tempétueux…) et de l’attractivité continuellement croissante des littoraux depuis les années 60. Aujourd’hui, ce sont ainsi 20% des côtes françaises qui sont concernées, avec 21 300 logements, 20 400 km de routes ou de nombreux marais littoraux potentiellement en danger.

Au regard de ses nombreuses visites sur le terrain, le député Stéphane Buchou préconise dans un rapport récent l’adoption d’une approche d’aménagement de l’espace plutôt que celle de gestion des risques qui a prévalu jusqu’alors. Il cite pour (contre) exemple la commune d’Ault en baie de Somme, qui voit depuis plus d’un siècle la falaise sur laquelle elle est perchée inéluctablement reculer, s’est ainsi retrouvée ruinée par la construction d’une imposante digue finalement impuissante à contrer l’érosion. Face à cette impasse, la municipalité a décidé de se tourner vers un projet d’adaptation et de recomposition spatiale, qui articule relocalisation progressive des édifices menacés et végétalisation de la crête de la falaise.

De manière opérationnelle, émet quinze recommandations parmi lesquelles l’adoption d’une définition juridique de l’érosion dans le Code de l’Urbanisme, servant de socle à la politique publique, et la mise en place d’un fonds alimenté par une légère augmentation de la taxe aux acquisitions foncières sur le littoral pour financer les projets d’aménagement des collectivités touchées.