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Dans un rapport récent, le Centre de Recherche pour l’Étude et l’Observation des Conditions de Vie (CREDOC) interroge le regard des Français sur le poids de la responsabilité individuelle dans les parcours de vie et le croise à leur opinion sur le mouvement des Gilets Jaunes.

Si les études menées par le CREDOC depuis 30 ans tendent à montrer que la majorité des Français considère que la pauvreté s’explique par un manque de chance, l’idée qu’elle peut s’expliquer aussi par un manque d’effort individuel progresse ces dernières années. La progression de cette opinion masque toutefois des disparités : elle distingue clairement les Gilets Jaunes et leurs soutiens des personnes hostiles au mouvement.

Quand 68% des Gilets Jaunes interrogés considèrent que la pauvreté est due à un manque de chance, le chiffre tombe à 45% parmi les enquêtés hostiles au mouvement. Inversement, l’opinion selon laquelle c’est « à chacun de s’en sortir » est partagée par 54% de ces derniers, contre 24% des Gilets Jaunes interrogés.

Pour les auteurs du rapport, loin d’être un épiphénomène, le mouvement des Gilets jaunes éclaire l’évolution actuelle des valeurs dans notre société. Ce faisant, il (nous) interroge sur ce qui fera le ciment d’un État social érodé.